nutrition

Agriculture et alimentation

Bonjour à toutes et à tous,

Je reprends ici un fil de discussion commencé sur le Forum de l’ITAN dans le sujet : « Une maladie… Que faire en A.Naturelle ? ».

La question posée par l’un des élèves était la suivante :

« penses tu que la nourriture tiré de l’élevage est compatible avec notre dessein d’humain »

Je m’intéresse et me forme en ce moment à l’approche hygiéniste de la santé et en particulier de la nutrition (merci vivrecru.org). Le but général de ce courant étant de définir ce qui est physiologiquement adapté à notre organisme humain, tant d’un point de vu alimentaire que comportemental.

Le sujet peut sembler assez éloigné de l’agriculture, mais pourtant, le lien entre l’alimentation et la production de nourriture est fondamental. Ne serait-ce que pour le producteur qui désire s’adapter au consommateur.
Suivra t-il les petits désirs égotiques de ce dernier quitte à ruiner sa terre pour des questions d’argent, ou cherchera t-il à produire une nourriture de qualité en prenant en compte la santé de ses clients ?

Les hygiénistes nous exposent que le mot « omnivore » signifie que nous sommes capables de manger un peu de tout sans tomber malade. Ce qui est exacte.
Mais au sens strict, biologiquement parlant, quoi que potentiellement omnivores, nous sommes avant tout des frugivores. Autrement dit, nos organes d’assimilation des nutriments sont parfaitement adaptés à un régime composé essentiellement de feuilles tendres et de fruits biens mûrs, ce à quoi s’ajoutent quelques racines, un peu de viande, des œufs, et des insectes ou larves d’insectes trouvés de manière opportuniste.

Ça ce sont les données objectives. Mais l’homme est un animal subjectif et culturel, et quoi que bien plus rentable économiquement et plus sain pour sa santé, la consommation d’insectes n’est pas encore d’actualité en France. Et comment résister à une bonne tranche de jambon Corse ou à un petit verre de vin rouge me direz-vous ? J’en conviens, ce sont des petits plaisirs de la vie dont il serait difficile de se passer définitivement.

Autant dire que c’est l’ensemble de notre mode alimentaire qui doit être revus et corrigé si nous désirons nous conformer à cette notion de nourriture physiologique. A partir des prémices de l’hygiénisme, nous pouvons même nous poser la question : la nourriture cuite est-elle adaptée à nos organes de la digestion et de l’élimination des déchets ?

Selon une étude scientifique récente, si plus de la moitié de ce que nous mangeons à été cuit, alors le corps ne peut plus gérer l’excès de toxines qui stagne dans l’organisme. Il considère alors la nourriture comme un corps étranger et la traite comme tel.

En effet, la cuisson tend à dénaturer les aliments en favorisant les réactions chimiques. Une cuisson lente et à base température sera plus à même de conserver intactes les vitamines et les oligo-éléments, qu’une cuisson rapide au point d’ébullition. Sous l’effet de la chaleur, les produits se déshydratent (or c’est l’eau qui transporte les nutriments), et surtout, les molécules directement assimilables par le corps sont transformées en chaines plus longues dont le corps ne saura que faire.

En ce qui concerne les protéines, depuis leur découverte, les scientifiques en ont fait grand cas au point de créer une sorte de mythe moderne : « il faut manger beaucoup de protéines pour être en bonne santé ! ».

Il est pourtant démontré scientifiquement que pour un adulte, l’apport calorique moyen idéal se situe aux alentours de 80% de sucres, 10% de lipides et 10% seulement de protéines. De plus, ce ne sont pas vraiment des protéines dont le corps à besoin, mais bien plutôt d’acides aminés dont leurs chaines carbonées parfois très longues sont constituées. Et qui dit « très longue » dit aussi « très coûteuses en énergie pour être décomposées ».
Un excès de protéines épuise donc les organes internes comme le foi, les reins et indirectement le cœur.

Même si ces arguments sont trop nébuleux ou compliqués pour vous convaincre, voici un exemple qui parlera à tout le monde sans chichis : dans le lait maternel, le pourcentage de protéines est en dessous des 10%. Pourtant, les nourrissons élevés au sein ont une croissance normale. Voir même exceptionnelle quand on mesure la vitesse à laquelle ils grandissent.

Il ne s’agit pas ici de faire tout un exposé sur la physiologie humaine, mais juste de montrer que les modifications de notre mode de vie ont, au fil des millénaires, entrainé l’espèce humaine à s’éloigner du régime alimentaire de base qui était le sien. Ce qui expliquerai que malgré les avancées spectaculaires de la connaissance scientifique et des technologies médicales, nous connaissons actuellement une recrudescence de maladies dites « dégénératives » ou encore « auto-immunes », contre lesquelles nous sommes bien désarmés.

Je reviens donc à la question initiale, car elle est bien plus complexe qu’il n’y parait au premier abord : la nourriture tiré de l’élevage est-elle compatible avec notre dessein d’humain ?

Combien d’agriculteurs se posent la question de savoir si ce qu’ils produisent est physiologiquement adapté à la nutrition humaine ou pas ? Il me semble pourtant fondamental de commencer par définir les besoins réels avant d’envisager une entreprise, quelle qu’elle soit.

Je ne suis pas végétarien et mon propos n’est pas de défendre telle ou telle orientation alimentaire. De la même manière que mon inclination en faveur de l’agriculture naturelle n’est pas dictée par une question idéologique, mais par une intuition intime que viennent renforcer les données concrètes sur le terrain et les connaissances scientifiques avérées.

Allons plus loin.

Si d’un point de vu alimentaire et médical l’excès de viande est contrindiqué, peut-être l’élevage se justifie-t-il du point de vu économique ? Pourtant, contre toute attente, il n’en est rien lorsque l’on prend la peine de creuser un peu la question.

Comme vous l’avez tous déjà certainement lu quelque part, il peut être démontré que l’énergie dépensée pour produire un kilo de viande, est plusieurs fois supérieur à l’énergie contenue dans ce même morceau de viande. De même, l’espace de champ requis pour élever une vache permettrait de produire une quantité énorme de fruits et légumes. Pour s’en donner une idée, il n’y a qu’à voir ce qui peut être produit sur une surface de 1000m² à la ferme du Bec Hellouin. Combien de fois cette même surface pour une seule vache, sachant que les fruits et légumes viennent tous les ans, là où l’animal met des années à arriver à maturité ?

Dans ces conditions, est-il judicieux d’investir dans une activité qui repose sur l’élevage ? Et que dire de la part que ce dernier prend dans la politique agricole française ?

Et là vous allez me dire que la France produit de la viande car les français en réclament. Ce qui est vrai. L’offre s’adapte à la demande et le consommateur est prêt à payer deux fois pour s’offrir le luxe d’une bonne tranche de lard. Une première fois indirectement, via les subventions d’état versées pour aider la filière porcine, et une seconde fois à la caisse du grand magasin où il engraisse au passage la grande distribution.

Comme nous l’avons vu plus haut, dans la mesure où notre régime physiologique est fait pour absorber un peu moins de 10% de protéines par jour, est-il judicieux de se gaver de viande ? Sachant qu’il s’agit là d’un aliment ultra protéiné ! Et je ne vous parle pas d’autres facteurs de dérèglement comme le stress qui inhibe les fonctions rénales ou les céréales qui engluent littéralement les intestins.

Mon intension n’est aucunement de faire peur, seulement d’attirer l’attention sur le fait que nous faisons entrer beaucoup de choses dans le corps, et qu’il lui faudra ensuite les évacuer. Si nous perturbons l’élimination de ces déchets métaboliques par d’autres pratiques, elles aussi non adaptées à ce que nous sommes physiologiquement parlant, alors nous aurons un jour ou l’autre besoin d’avoir recours à la chimie et aux médicaments afin de conserver un semblant de bonne santé.
Autant dire que nous nous empoisonnons à petit feu, surtout si la viande que nous mangeons est pleine d’hormones, d’antibiotiques, de colorants et de conservateurs divers et variés…

En somme et d’un point de vu symbolique, il n’est pas étonnant que de nos jours l’homme traite la terre et les bêtes comme un sagouin, puisque c’est ainsi qu’il traite son propre corps sans faire mine de s’en rendre compte.

Ce petit panorama rapide ne se veut pas spécialement alarmiste. Je ne fais là qu’énumérer les raisons qui m’amènent à penser qu’une activité économique reposant sur la production de viande (ou de lait), est non seulement pas rentable, mais qu’en plus elle est plutôt délétère pour l’être humain et son environnement.

Ce qui ne m’empêche pas de manger un bon steak haché de cheval de temps en temps et d’envisager l’élevage de poissons ou d’insectes.

Je ne suis pas un militant de quoi que ce soit, si ce n’est de mon propre épanouissement. Mais il me semble qu’objectivement, l’élevage généralisé et industriel tel qu’il est pratiqué aujourd’hui n’est pas compatible avec le dessein humain. Ni pour sa santé, ni pour la gestion de ses territoires agricoles, ni pour son économie de marché.

Beaucoup moins d’acides et beaucoup plus de bases. Autrement dit, plus d’intuition et moins d’intellect, voilà à mon sens le terreau idéal pour l’expression d’une humanité en bonne santé mentale et physique.

D’autres parviendront surement à d’autres conclusions par d’autres raisonnements. Je leur laisse la responsabilité de leurs choix et m’en tiens aux miens. Parfois ça peut être simple la vie.

Je ne mange plus aujourd’hui que des produits crus, le plus frais possible, et je nourris des vers de compost avec les épluchures et déchets de cuisine. J’espère très bientôt pouvoir déféquer dans de la sciure plutôt que dans de l’eau.

Est-il nécessaire d’en arriver à de tels extrêmes pour revendiquer la santé ? A cette question je dirai qu’il revient à chacun de faire ses propres expériences pour ne retenir au final que ce qui est bon pour lui. Ce qui convient à untel ne convient peut-être pas tel autre ou telle autre.

Personnellement, les données théoriques m’ont parues assez solides pour que je tente l’expérience du crudivorisme, et sans non plus en faire une religion, je m’y tiens et ça me réussi plutôt bien.
J’ai les idées plus claires et j’ai gagné en énergie. Je peux ainsi enrichir ce blog avec un point de vu assez proche de celui de Fukuoka, puisque dans mon esprit, l’agriculture est d’abord un état d’esprit, qui vient ensuite reposer (ou pas) sur des techniques agronomiques.

En remettant les choses dans cet ordre : un état d’esprit, puis une pratique adaptée, on devient alors en mesure de se poser des questions qui sortent un peu des chemins déjà battus : à quoi bon sophistiquer l’élevage des porcs en créant des surplus inutiles, si c’est non seulement pas rentable, mais qu’en plus c’est délétère pour la santé du consommateur et pour l’équilibre des régions ?

Pourquoi ne pas se contenter de quelques petites exploitations familiales où les bêtes sont élevées qualitativement plutôt que quantitativement ? D’autant que le porc peut s’avérer utile à la ferme pour recycler les déchets végétaux et pour travailler le sol en déterrant les tubercules… Sans parler de leurs déjections qui peuvent alimenter le cycle de l’azote à un endroit ou l’autre du système agricole.

Je termine ce message par un autre questionnement. Je suis peut-être un peu présomptueux pour prétendre m’attaquer à un mythe vieux de 12 000 ans, mais j’ose tout de même vous soumettre ce questionnement :

« pensez-vous que la nourriture tirée de la culture de céréales est compatible avec notre dessein d’humain ? »

Encore une fois, mon objectif n’est aucunement de convertir qui que ce soit à des idées toutes faites, ni de faire de la provocation gratuite, mais bien plutôt de m’interroger avec vous sur la pertinence de nos modes actuels de production alimentaire. Et en tant qu’élève de l’EAD (École d’Agriculture Durable) qui se destine à une reconversion dans le (non-)travail de la terre, j’estime que ces questions sont pertinentes et méritent d’être soulevées. Au moins une fois.

Bien cordialement,

Oromasus

Frugivorisme 01 : Pour le petit déjeuner, rien de tel qu’un grand verre de ju vert !

Icone_Petit-dej Frugivorisme : pour le petit déjeuner, rien de tel qu’un grand verre de ju vert !

J’aimerai, par l’intermédiaire de ce blog, témoigner d’une expérience que je suis en train de mener sur le plan culinaire.

Il s’agit d’une réforme alimentaire basée sur un régime composé essentiellement de fruits bien murs, de feuilles bien vertes, de quelques racines, de quelques oléagineux en saison, et à l’occasion d’un peu de viande si j’en ressens l’envie.

De plus, dans la mesure du possible il est préférable que tout cela soit consommé cru. Ou cuit à basse température, à la vapeur, et sans ajout de matière grasse.

Par ailleurs, j’ai arrêté de consommer tout ce qui est à base de céréales, les légumineuses, les huiles, le lait et ses dérivés, quoi qu’un bon fromage puisse de temps en temps y passer. Pas non plus de sel ou de sucres raffinés, ni d’excitants comme le thé ou le café.
Je compte également venir à bout de la nicotine et c’est en bonne voie.

Décrit ainsi, ce régime peut paraitre plutôt sévère au premier abord. Cela réveille notre peur atavique de la carence et du manque.
Il y a seulement deux mois de ça, quand on me parlait de végétarisme, et à fortiori de végétalisme, je me disais : « c’est pas pour moi, c’est trop restrictif et extrême à mon goût. »

Je n’avais jamais entendu parler ni de crudivorisme, ni de frugivorisme, ni même d’hygiénisme…

Et puis, au cours d’une recherche internautique sur les jeûnes thérapeutiques, j’ai découverts les vidéos de Thierry Casasnovas sur un site qui s’appelle « VivreCru ».

VivreCru_le-site

Pour donner une idée des sujets abordés dans ces vidéos, solides spirituellement et techniquement très bien documentées, qu’il me suffise de recopier la phrase de référencement que le site propose pour les moteurs de recherche :

« Cette chaîne de vulgarisation propose des conseils génériques en alimentation, et plus largement en hygiène de vie… ».

Près de deux mois après la découverte du site Vivre Cru et le début de mon expérimentation frugivore, il est temps pour moi de partager mes premières impressions.

L’article qui suit est en deux parties :

La première met l’accent sur l’importance de bien mesurer les quantités de nourriture qu’un tel régime implique. J’illustre mon propos avec la préparation d’un grand ju vert pour le matin, puis je donne un petit aperçu de la gestion des stocks que j’apprends à apprécier sur le tas. C’est l’cas d’le dire ! Et le tout en image s’il vous plait !

La seconde partie aborde des questions d’ordre plus technique, voir même ésotérique. C’est une petite synthèse de ce que m’évoque l’hygiénisme de Thierry Casasnovas après deux petits mois de recul et d’étude sur le sujet.
Je l’écris pour celles et ceux qui souhaitent approfondir : les curieux qui désirent se faire une meilleurs idée des fondements physiologiques qui me font adopter dans les grandes lignes le régime frugivore.

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Petit dej au ju vert : les quantités.

La première chose surprenante lorsqu’il s’agit de ramener l’alimentation à une abondance de fruits et de feuille vertes consommés crus, c’est les quantités de matière qu’il faut ingérer pour atteindre le même rapport calorique qu’un repas riche en sucres lents, chargé en protéines et en graisses saturés.

Pour vous donner un petit aperçu de ce que cela peut représenter, j’ai eu envie ce matin de prendre en photo la préparation de mon petit déjeuner.

L’une des peurs flagrantes que me renvoient mes proches à propos du frugivorisme, c’est celle du manque. Avec en toile de fond le spectre de l’anémie et de l’affaiblissement.
C’est un risque à ne pas prendre à la légère, ce pourquoi il est important dès le départ de bien jauger ce que ce régime représente en terme de quantité.

Au réveil, je commence la journée en buvant de l’eau. Pendant que je dormais, mes organes d’élimination ont pu fonctionner à plein régime. Boire beaucoup dans les premières heures est la meilleure méthode pour aider mon organisme à se nettoyer.

Je m’alimente environ deux heures après le levé en me préparant un grand ju de légumes et de fruits.
La recette s’élabore en fonction de mes envies et de la disponibilité des produits. Selon les circonstances je peux partir de plusieurs bases différentes.

Ce matin, j’ai ajouté quelques nouveautés à ma recette habituelle à base de carottes :

Quantite-plateau

Sur le plateau, j’ai ma base :

– Un peu plus d’un kilo de carottes.
– Juste devant les carottes, un beau bulbe de fenouil.
– Ensuite, coupé en lamelles, un concombre.
– Enfin à droite, un demi, voir un céleri branche entier.

Dans la petite assiette à coté, j’ajoute des fruits pour le sucre (c’est facultatif et en fonction de l’activité et de l’envie), plus différents ingrédients pour le goût, voir pour stimuler tel ou tel organe ou telle fonction de l’organisme.

Ce matin j’ai tenté des nouveautés :

– Un citron et demi au premier plan et au centre, avec un morceau de gingembre à sa gauche. Ça c’est habituel.
– A droite des tranches de citron, c’est une nouveauté, j’ai ajouté deux morceaux de piment pour stimuler l’activité des intestins et de la glande biliaire. J’ai besoin de me nettoyer de ce coté là et j’ai bien l’impression que ça me décongestionne en même temps les sinus.
– Ensuite, au second plan à gauche, il y a deux pommes coupées en tanches.
– A droite, trois kiwis qui trainaient depuis quelques jours.

J’ajoute des fruits depuis le début de la semaine. Je sens que j’ai besoin de sucre et je suis en période de reconstruction. Donc je ne lésine pas sur les quantités.

– Au sommet de l’assiette, pour finir, c’est un gros oignon blanc découpé. J’ai tendance à me dire que j’en met de trop, mais je continu à en mettre malgré tout. L’oignon est un très bon anti-oxydant et il aide à lutter contre les parasites intestinaux. C’est ce qu’il me faut en ce moment je crois.

Je débute, j’apprends, je fais mon expérience. D’ici quelques temps, je testerai bien quelques périodes de mono-diète pour pouvoir comparer les effets spécifiques de différents produits de saison.

Maintenant, vous imaginez bien que si je devais enfourner tout ça dans mon petit estomac de moineau, cela pourrait prendre des heures. C’est pourquoi j’ai tout débité en tranches avant de passer unes à unes ces dernières dans un juicer (ou machine à faire des jus).

Juiceur

J’ai investi le mois dernier dans ce modèle qui est recommandé par le site de Vivre Cru. Il est bien plus pratique que la centrifugeuse que j’utilisais avant, garanti 15 ans, facile à laver, beaucoup moins bruyant, et il ne bourre pas quand on y passe des feuilles. Comme il est compacte et solide je peux le transporter quand je suis en déplacement. Seul gros inconvénient, outre le son du moteur, c’est qu’il consomme de l’électricité. 150W pour une utilisation d’environ quinze minutes quotidiennes. En comparaison, je ne consommerai pas beaucoup moins en mettant de l’eau à bouillir pour les pattes sur une plaque à induction.

Il n’en reste pas moins aventageux de gagner du temps en coupant les fruits et les légumes avant d’allumer la machine.

Quantite-fibres

Sur cette photo on peut voir que j’ai déjà passé un premier grand demi-litre de ju dans le doseur à droite. Dans le premier réservoir sous la tête du juicer, j’ai récolté un second gros demi-litre.

Je filtre à chaque étape. Une première fois avant de recueillir le ju dans le premier réservoir ; une seconde pendant le remplissage du doseur.

Ce détail est important, car en définitive, le juicer fait le travail de notre estomac, de notre foie et de nos intestins. Ce processus qui nous demande beaucoup d’énergie consiste à réduire les aliments que nous ingérons sous forme soluble, afin de faire pénétrer les nutriments dans le milieu interne et aqueux de notre organisme.
En physiologie animale, le canal de notre œsophage, de notre estomac et de nos intestins est considéré comme étant encore extérieur à l’organisme proprement dit. D’où le rapport qui existe entre ces différentes muqueuses, et la peau, qui elle aussi fonctionne comme un filtre entre l’intérieur et l’extérieur.

Manger des légumes sous forme de ju le matin permet d’apporter quantité de nutriments, sans mobiliser d’énergie supplémentaire pour la digestion. Nous pouvons alors vaquer à nos occupations sans sensation d’alourdissement, en prenant soin tout de même d’avoir des toilettes à proximité. Je n’ai jamais autant pissé que depuis que je bois de l’eau et des jus verts le matin.

Les fibres insolubles, celles dont nous n’avons pas besoin, ne font pas le voyage dans tout le circuit de nos intestins. Elles retombent dans un second réservoir et il ne reste plus qu’à les composter quelque part.

Lombricomposteur

Ici on peut apercevoir mon lombricomposteur de cuisine. Depuis que je suis passé au mode crudivore, il ne désemplit pas. J’ai donc investi dans deux grandes boites hermétiques où je stock les déchets verts. Elles s’empilent et entrent dans un grand sac que je peux transporter jusqu’au jardin.
Pour donner une idée des quantités, il ne me faut que trois jours pour remplir les deux boites plus le lombricomposteur. Je n’ai pas pesé ce que cela représente, mais ça doit bien faire dans les six kilos. De quoi recouvrir régulièrement les pieds de mes légumes gourmands au jardin.

Au final ce matin, j’ai obtenu 1,5 litre de ju vert comme vous pouvez le constater sur cette photo :

Quantite-ju

Habituellement je tourne plutôt entre un litre et un litre vingt cinq. J’ai tendance à augmenter les doses car j’en raffole.

Voilà donc à mon sens une excellente base pour s’alimenter le matin, tant du point de vu nutritif qu’énergétique. Quand à la question du prix des fruits et légumes, pour quelqu’un qui a du terrain et du temps devant lui, c’est le moment de planter et de semer pour les années à venir. Pour ceux qui n’ont pas de terrain, il est parfois possible de trouver quelques stations de cueillette pour agrémenter l’ordinaire de plantes sauvages. Vivent l’ortie, la ronce, l’amarante et le chénopode blanc !

Maintenant, en ville et sans terrain, il est évident que l’abondance de fruits et de légumes qu’implique le crudivorisme pèse dans le budget à la fin du mois. En revanche, mis à part le juicer le matin, la préparation des repas ne demande aucune énergie puisqu’il n’y a pas de cuisson. Et puisque je n’achète plus ni clope, ni café, ni lait, ni sucre, ni huile, ni produit vaisselle (pas besoin sans matière grasse), quand je fais l’addition, je suis sur que je dépense moins dans l’ensemble.
Avec une bonne gestion des approvisionnements et des stocks, je pense qu’il est même possible de se passer de réfrigérateur. Ou bien de n’en faire tourner qu’un petit de temps en temps.

Les stocks :

En parlant de stock, il est évident que l’idéal est de commencer la journée par une petite promenade cueillette, juste avant de faire le ju, et quand les plantes ont déjà eu le temps de bien prendre le soleil.
Mais arrêtons de rêver, quand on vit en appartement, ce qui est mon cas actuellement, il se pose alors la question du stockage des légumes et du murissement des fruits.

Quantite-reserve

Voici mon stock pour les quelques jours qui viennent. Pour le moment j’occupe une partie du salon que j’ai reconverti en étal de fruits et légumes. A terme il faudra que je m’organise avec une sorte d’armoire. Ou bien avec des étagères où je pourrai poser plusieurs cageots à l’ombre et au frais.

Pomme-carotte

Ci-dessus, le cageot où je range les carottes, ici, pour environ deux ou trois jours.

Sous les carottes il y a des tomates pour la salade du soir et des oignons blancs. Les poires sont bien mures et vont y passer en début d’après-midi. Les pêches vont attendre deux trois jours de plus avant d’être à point. Il me reste aussi un céleri pour demain matin, et assez de gingembre pour un bon moment.

Bananes-mais

Je termine avec les bananes que je prends en quantité afin de leur laisser le temps de murir. A gauche, il y en a deux régimes qui commencent à être pas mal.
Dans les sachets, c’est du maïs. J’aime bien le mélanger avec des tomates pour accompagner la salade verte du soir.

A tout cela il faut ajouter les melons et les pastèques, dont je me régale généralement en fin d’après-midi. Les cacahuètes que je mange en ce moment en quantité le soir. Et les dates qui me servent de friandise pour faire passer les envies de clope. Du coup je pète !

J’ai trouvé un rythme de croisière qui pour l’instant me convient à merveille. Je mange moins d’un coup mais plus souvent. En journée, je fais en sorte de tout le temps avoir de la nourriture à portée. Ce qui me permet quelques fois de la partager.

Pour celles et ceux qui sont intéressés pour approfondir ce qui à mes yeux est essentiel dans l’approche hygiéniste et frugivore, voici à la suite une synthèse plus technique :

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Rapide survol de l’hygiénistme :

Pour quelqu’un qui comme moi s’est déjà documenté sur la physiologie animale, et plus particulièrement sur celle des êtres humains, Vivre Cru est un excellent moyen d’approfondir le sujet. J’y ai trouvé une foule d’informations précieuses, des centaines de petites synthèses très bien senties, si bien que, piqué au vif, je me suis mis à suivre le fil de cette chaîne vidéo qui démarre en février 2011.

L’enseignement, car c’est bien d’une transmission de savoir dont il s’agit, peut de prime abord sembler léger, spontané et quelque peu désordonné voir décousu.

A la manière des psychologues ésotériques, Thierry est pourtant, dès le début, résolument attaché à la trame de fond qui motive et nourrit son engagement et son enthousiasme à apprendre, à mettre en oeuvre, puis à transmettre.

A partir d’un noyau de concepts de base simples à comprendre, il digresse à loisir, selon les envies et les humeurs. Il nous parle de la nutrition bien sur, mais aussi de sexualité, de la physiologie des différents organes humains, des herbes médicinales, du rapport qui existe entre les symptômes extérieurs et l’état d’esprit sous-jacent ; en quelques mots : il nous renseigne sur tout ce qui se rattache aux fondements premiers de la bonne santé, tant physique que mentale.

Thierry Casasnovas n’invente rien. Il ne cache pas qu’il fait directement référence aux travaux et aux recherches en la matière, d’un ensemble de penseurs du XIXème siècle qu’il qualifie d’hygiénistes. L’hygiénisme pouvant être présenté comme étant « l’art de vivre en bonne santé par le respect des lois de la nature… ».

De ce que j’en ai perçu, l’équilibre acido-basique semble être l’un des piliers majeurs de l’hygiénisme. Ce concept me revoit au principe de polarité des anciens hermétistes. En le traduisant avec mes mots, il énonce que tout ce qui est créé dans l’univers, l’est de par l’équilibre entre deux forces opposées et complémentaires.
Tout est double.
La formule sanguine des humains est basique. Pour se maintenir en vie, nos organismes doivent s’assurer que leur milieu interne ne dépasse pas un certain seuil d’acidité.

En somme, le champs d’étude des hygiénistes est avant tout le corps humain et sa physiologie. Et pour eux la question de la bonne ou de la mauvaise santé se résume à un simple équilibre entre les bases et les acides.

J’ajoute que cette notion est à mettre directement en résonance avec les champs électromagnétiques dont sont dotés tous les corps. Les acides et les bases sont des ions, capables en cela de transporter, de transmettre ou de prendre des charges électriques dans un milieu aqueux.
Autrement dit, dans un liquide, des éléments polarisés que l’on appelle des colloïdes, sont capables d’oxyder ou de réduire la matière en gagnant ou en perdant des électrons.
Et nos corps sont en majorité composés de liquides.

Mon explication paraitra simpliste aux puristes et sans doute trop ésotérique pour les néophytes, mais si je ne m’abuse, il me semble bien que ce sont ces mêmes échanges d’électrons au niveau des cellules qui permettent de définir le taux d’acidité ou d’alcalinité d’un organe ou d’une glande.

Ce que nous appelons la vie est apparu sur terre avec les toutes premières cellules, qui de par leur morphologie bien spécifique, modifièrent la polarité électromagnétique de leur milieu interne. Ce qui leur permit d’avoir une sorte d’existence propre en se distinguant de leur milieu externe.
Puis elles devinrent capables de s’adapter à des milieux différents, en absorbant puis en évacuant pour ce faire, des molécules acides ou basiques.
Il s’agit déjà là d’une forme très primitive de respiration, qui comprend une phase de nutrition et une phase d’évacuation des déchets métaboliques.

Si je poursuis mon raisonnement à la louche : le corps humain peut alors être pensé comme un amas de cellules dont l’une des fonctions premières est de maintenir le niveau acido-basique de l’ensemble dans des proportions propices à sa survie.

J’espère que toutes ces considérations techniques n’effrayeront pas les lecteurs. Il s’agit là de questions tellement fondamentales qu’elles nécessitent d’être au moins évoquées une fois.
Ce sont des notions simples, mais nous ne sommes pas habitués à penser de la sorte. Il faut y revenir, ce que je ne manquerai pas de faire, et surtout se laisser le temps d’apprécier la portée d’un tel changement d’orientation mentale.

Poursuivons plus avant pour les plus curieux.

Qu’il soit acido-basique ou électromagnétique, ce qui revient au même, l’équilibre global qui maintient notre organisme en vie et en bonne santé, repose sur un autre principe majeur pour l’hygiénisme : l’homéostasie.

Du point de vu de la santé humaine, cette conception implique que ce que nous appelons communément « maladies », ne recouvre en définitive que des stratégies qu’adopte le corps afin de rétablir son équilibre acido-basique.
Pour le dire de but en blanc, à la lumière de l’hygiénisme, il devient très vite évident que nos modes de vie et d’alimentation actuels induisent un excès d’acidité dans les organismes. De plus, au lieu d’accompagner les mécanismes naturels qui permettent de réguler ces excès, notre médecine à tendance à n’y voir que des symptômes gênants qu’il faut combattre et faire disparaitre au plus vite.

Mon intension ici n’est pas de faire peur. Ni de porter un jugement moral sur tel ou tel individu ou corps de métier. Nous participons tous de cet état d’esprit général et personne ne nous met un couteau sous la gorge quand nous faisons nos courses pour nous nourrir. Ce que j’aimerai souligner, c’est l’absurdité apparente où notre espèce en est rendue. Une humanité qui qualifie de mauvaise herbe les légumes sauvages. Au sein de laquelle le médecin est atteint du même mal que son patient, si bien que malgré toute sa bonne volonté, il est souvent impuissant et ne peut pas toujours aider à restaurer la bonne santé.

Le principe d’homéostasie est à mon avis à réintroduire d’urgence dans les manuels scolaires de médecine. Tout comme l’agriculture sans labour gagnerait à être ajoutée aux programmes agricoles, si ce n’est pas déjà le cas.

Ce qu’il est essentiel de bien comprendre pour terminer cette mise en bouche bien théorique (et sans doute très personnelle) à propos du frugivorisme, c’est que ces mécanismes d’auto-régulation interne se réalisent d’eux-même. Sans que nous ayons d’efforts supplémentaires à fournir pour qu’ils opèrent.
Dès lors, tout ce que nous avons à faire en tant qu’entité pensante, c’est de cesser d’entraver ces processus naturels pour au contraire aller dans leur sens et les favoriser.

Je retrouve là une notion qui m’est chère. Tant du point de vue de la psychologie ésotérique que de la philosophie qui sous-tend l’agriculture naturelle de Masanobu Fukuoka ou d’Olivier Barbié. Ces deux derniers ayant, soit dit en passant, chacun écrit un traité sur l’alimentation naturelle.

Ma conclusion à propos de cette mystérieuse homéostasie ouvre sur un questionnement : et si les solutions avaient le pouvoir de se présenter d’elles-même dès lors que nous arrêtons de gesticuler, d’avoir peur, et de nous poser des tonnes et des tonnes de questions inutiles sans jamais oser formuler les bonnes ?

C’est ce que me suggère ce principe d’homéostasie que je retrouve dans les domaines apparemment séparés les uns des autres que sont la psychologie, l’agriculture, la nutrition, voir même la question de l’habitat si l’on y réfléchit bien.

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Documentation :

– Si le sujet vous intéresse, je vous renvois vers http://vivrecru.org/, le site de Thierry que je salue au passage s’il me lit.

– Pour la psychologie ésotérique, je vous aiguille vers le forum Psukelogos : http://www.psukelogos.com/forum/. Grosses bises à toute l’équipe s’ils me lisent.

– Concernant l’agriculture naturelle, voici l’adresse du site de l’ITAN (Institut Technique d’Agriculture Naturelle) : http://itan.fr/

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Comme vous l’aurez-compris si vous m’avez lu jusque là : je ne cache pas la joie de mon adhésion à la démarche frugivore !
Je préfère d’ailleurs employer ce mot plutôt que celui de « crudivore ». L’important pour moi n’étant pas tant de manger cru que de respecter un régime qui soit dans une large mesure adapté à notre physiologie humaine.
Or, nous sommes des frugivores par nature.

Après environ deux mois d’expérimentations, je ressens réellement combien cela est bon pour moi. Me voilà poète ! L’homéostasie est l’équilibre perdu que je tends à réintroduire et à favoriser dans tous les domaines de ma vie. Et comme il me semble que c’est potentiellement bon pour tous – après c’est à chacun de voir et de se faire sa propre opinion – j’ai eu envie de partager cette expérience frugivore en images et en mots avec vous.

Oromasus

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